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lundi, 10 mars 2008

A lire absolument avant de faire vos semis!!!

Faire son jardin et manger ses petits légumes, c’est bien…bien sûr, éviter les pesticides et tous produits chimiques c’est mieux…pour la terre et mieux pour notre santé…(et encore une fois, mieux pour notre porte monnaie !)
Nous autres jardiniers amateurs et néanmoins éclairés, nous pouvons faire encore mieux : nous pouvons transformer notre geste en véritable engagement.


Pourquoi acheter des graines bio ?

Les semences achetées hors de la filière bio ont été sélectionnées pour répondre à une agriculture basée sur la recherche de hauts rendements et l’emploi massif de produits chimiques. Les variétés anciennes, locales ont été abandonnées bien qu’elles présentent des qualités de rusticité, gustatives et nutritionnelles très intéressantes.
La plupart de ces semences industrielles, dont le potentiel génétique a été altéré par des traitements chimiques produisent des plans hybrides (type F1) qui sont stériles : autant dire qu’avec ceux-ci, inutile de récolter vos graines pour les replanter l’an prochain ou les échanger avec vos amis…rien ne poussera à la deuxième génération.
Elles sont adaptées pour répondre au mieux aux traitements chimiques : pesticides et engrais qui appauvrissent les sols et nécessitent une irrigation importante qui épuise les nappes phréatiques.
De plus, les plans ainsi sélectionnés ne concernent qu’une poignée d’espèces et la biodiversité est mise à mal par cette homogénéisation galopante.

Nous n’utilisons pas de produits chimiques dans nos jardins et n’avons pas besoin de rendements industriels…sinon, nous irions acheter nos légumes dans les circuits de la grande distribution, alors préférons les graines bio.

Coïncidence :

Actuellement, 10 multinationales contrôlent près de 50 % du secteur semencier .Ces mêmes 10 multinationales, mais ce n’est sans doute qu’une coïncidence, contrôlent également 60 % de l’agrochimie.

La saviez-vous ?

Les paysans n’ont pas le droit de vendre, ni d’échanger gratuitement, leurs propres semences, et ceux qui usent du « privilège » de ressemer « le grain récolté » sont dans l’illégalité !
Pour être autorisée, une semence doit être inscrite au catalogue officiel et pour cela être homogène et stable. Le prix à payer pour demander l’inscription d’une espèce n’est pas abordable pour un paysan…seuls les industriels peuvent se permettre cet investissement et ils ont ainsi acquis le monopole du patrimoine génétique…

Un peu d’histoire :

1945 : création en France par Pétain du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences)
1961 :une convention, à Paris, donne naissance à un organisme international siégeant à Genève, L’U.P.O.V ( Union pour la Protection des Obtentions Végétales ) dont le but est de promouvoir et de coordonner les législations du monde relatives aux brevets sur les nouvelles variétés de plantes potagères, céréalières, fourragères et arbres fruitiers.
Par exemple, à la rubrique “tomates”, 87 % des variétés inscrites sont des hybrides F1, 11 % sont des variétés fixées (reproductibles conformément au type) protégées par des brevets sur 20 ans et 2 % seulement sont des variétés du domaine public. (Libres de « droits d’auteurs »)
1970 : La France promulgue en 1970 une loi relative à la protection des obtentions végétales selon laquelle toute obtention végétale nommément désignée peut faire l’objet d’un titre appelé « certificat d’obtention végétale ».
Aux USA, malgré une vive opposition publique, le Sénat vota des amendements afin de pouvoir s’aligner sur les législations européennes et devenir membre de l’UPOV.
1973 : L’Angleterre devient membre après avoir promulgué le « Seeds Regulation » interdisant à la vente toute variété de plante non inscrite sur « le catalogue commun » de la Communauté Européenne.
De courageuses associations de jardiniers biologiques s’opposèrent aux brevets végétaux, mais en vain ou trop tard : quand ils eurent enfin réuni les fonds nécessaires, la plupart des variétés potagères qu’ils espéraient sauver avaient disparu.
Entre 1970 et 1984, quelques 839 firmes productrices de semences furent ainsi rachetées de par le monde par Shell Oil, Occidental Petroleum, Sandoz, Monsanto* etc.… Ainsi, après avoir maîtrisé totalement les secteurs de la fertilisation (engrais), de la phyto-pharmacie ( pesticides etc) le dernier maillon de la chaîne était – et est donc toujours - contrôlé par les multinationales.

Une vraie menace pour la biodiversité :

En juillet 1980 lorsque la législation sur « la protection des obtentions végétales » prit pleinement son effet, 2126 espèces potagères devinrent illégales à la vente.
Ainsi, 80% des variétés potagères disparurent des catalogues.
On prévoyait en 1991 que plus de ¾ des variétés de légumes cultivés en Europe auraient disparu à cause de la législation des brevets.
Par exemple, le National Seed Storage Laboratory, une banque de gènes gérée par le gouvernement des USA, avoue ( à la fin des années 90 ) ne plus conserver que 3% de toutes les variétés potagères qui étaient disponibles sur les catalogues américains des années 1901-1902.
Sur les catalogues de graines d’Allemagne fédérale en 1982, il ne restait plus que 5% de variétés non protégées par des brevets.
En France, il n’est que de consulter des catalogues nationaux ou de regarder les rayonnages des grandes jardineries pour constater la pauvreté de choix de variétés pour une même espèce potagère…


Heureusement, patiemment, dans l’ombre, de nombreux passionnés ont travaillé pour retrouver ces variétés anciennes, sous couvert de collections, ou de « conservatoire », pour ne pas tomber dans l’illégalité ! Et c’est ce qui a donné, entre autres, le catalogue Terre de Semences, mais aussi ceux de Germinance, Biau Germe, Ste Marthe, Agrosemens, pour ne citer qu’eux.

Pour aller plus loin :

Quelques sites où je me suis documentée parce qu’il y a 1 mois, je ne savais rien de tout cela et j’aurais, en toute bonne foi, acheté mes graines chez un semancier industriel :
http://www.semencespaysannes.org/
http://www.natureetprogres.org/nature_et_progres/natureet...
http://www.lesensdenosvies.org/lesite/bio/semences.html#2
http://www.kokopelli.asso.fr

Pour ma part et suite aux découvertes que je viens de vous faire partager, j’ai commandé mes graines chez biaugerme : livraison en 3 jours dans un petit carton, emballages en papier. Je suis très satisfaite et j’ai, en plus, l’impression d’avoir fait une bonne action…une action éco-citoyenne qui transforme mon petit potager en moyen d’action.
Je vous invite à aller visiter leur site : http://www.biaugerme.com/

Parce que chacun à notre mesure, on peut faire quelquechose pour nous même et pour la terre que nous laisserons à nos enfants.
Choisissons aujourd’hui le monde que nous voulons pour demain !


(* : Monsanto, les mêmes que ceux dont il est question dans l’article précédent : ne manquez pas le 11/03 au soir sur ARTE sauf si vous craignez d'avoir "froid dans le dos"!)

Commentaires

Je commande mes graines chez biau germe depuis plusieurs années moi aussi, impec ! Merci pour toutes ces précisions très intéressantes, tu as raison, résistons !!!... et agissons !
Bises d'une jardinière convaincue

Écrit par : Françoise | mardi, 11 mars 2008

C'est bio, c'est pro, c'est pro bio :-)

Je t'invite à rejoindre les Freemen (Google => "Freemen") pour diffuser plus largement ta science.

Bonne pollinisation,

Écrit par : LC | jeudi, 13 mars 2008

Les commentaires sont fermés.