Comme le zébu à Madagascar, les vaches à viande constituent ici un placement…quelque chose comme un compte épargne, rémunéré.
Bien sûr il faut avoir des terres…mais dans cette région agricole, des terres, on en a… Ensuite, si l’on veut placer de l’argent, à moyen terme, pour ses enfants par exemple, on peut acheter des vaches…On les mets sur un terrain où elles vont demander peu d’entretien. Pour récupérer les dividendes, il faut vendre une vache : au bout de quelques années, elle aura grossi et l’on pourra la vendre plus cher qu’on l’a achetée…pour préserver son capital, il suffit de réserver une partie de la somme pour acheter une jeune vache…et l’on empoche la différence…Si l’on veut récupérer son capital, il suffit de vendre toutes les vaches…elles se vendront logiquement plus cher qu’on les aura achetées…
Bien sûr ce placement est soumis aux aléas du cours de la viande…et l’on doit pouvoir « boursicoter »…spéculer sur la vache en achetant bas et en revendant haut…
Nous sommes près de Cognac…
J’ai appris hier qu’il faut environ 13 hectares de vigne pour faire vivre une famille de viticulteurs…il faut 400l de vin pour faire 20l de cognac…les petits viticulteurs ne distillent pas eux-mêmes : ils amènent à la distillerie, comme par chez nous on amène les olives au moulin pour faire son huile.
Les vendanges se font à la machine, depuis les années 90 et ne nécessitent l’embauche d’aucun saisonnier…un gars tout seul vendange avec sa machine sans avoir besoin d’aide. C’est déjà ce que nous avions vu dans le Lubéron avec les cerises…
Sale temps pour les saisonniers agricoles…un métier en voie de disparition ?
Une autre pratique des agriculteurs par ici attire mon intérêt, même si elle va aussi dans le sens d’une disparition des saisonniers :
Pour les récoltes (haricots, pommes, etc.…), les agriculteurs font venir des gens du coin pour aider à la récolte. Les récoltants sont payés en nature : la moitié de leur récolte pour le producteur et l’autre moitié pour eux…c’est comme ça que les gens d’ici font leurs conserves pour l’hiver, en allant aider aux récoltes. De leur côté, les producteurs n’ont pas à débourser un centime pour leur récolte…une forme de troc particulièrement intéressante, qui, selon toute vraisemblance est très mal vue par l’état parce que ces échanges échappent aux taxes…mais assurément bien difficile à contrôler…
Une autre vie serait possible et existerait déjà dans les campagnes françaises ?Une vie à taille humaine où l’on place son argent dans les vaches plutôt qu’à la bourse,où l’on récolte près de chez soi de quoi se nourrir plutôt que de parcourir chaque jour des kilomètres pour aller bosser dans des usines polluanteset gagner de quoi acheter ensuite au supermarché des légumes qui viennent du bout du monde ?
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